Culture, Patrimoine

La Porte de France va devenir un musée

Désormais propriété de la ville, le monument classé accueillera un musée de l’art et du patrimoine

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Seriez-vous passé à maintes reprises devant sans la voir ?

La porte de France ou Porte Royale située entre la place de Gaulle et la rue de la République est un élément patrimonial fort de l’histoire d’Antibes. Au même titre que les bastions Saint-André et les Remparts, cette bâtisse fait partie des vestiges de l’enceinte fortifiée d’Antibes détruite au 19e siècle. Inscrite aux monuments historiques depuis 1928, la bâtisse était une propriété privée avant son acquisition en 2023, pour 1,40 M€ par la ville d’Antibes.

À noter que le jardin entourant la Porte de France fait partie intégrante du projet patrimonial. Le jardin demeure notamment le seul point d’accès et de vision de la façade ancienne de la ville avec son fronton original, portant les traces du martèlement des armes royales à la Révolution.

La destination du monument est confirmée. Il accueillera un musée de l’art et du patrimoine ouvrant ainsi grand les portes sur le label Ville d’Art et d’Histoire légitimement convoité par Antibes. La porte historique sera mise en valeur et débarrassée de la construction annexe qui l’encombre. Les premières visites in situ ont permis d’envisager une ouverture du musée en 2025, après aménagement des salles du rez-de-chaussée. Il recélera notamment une exposition sur l’histoire d’Antibes et de ses traditions.

Un peu d’histoire

Antibes est une place forte royale terrestre et maritime. Elle défend la frontière sur le Var jusqu'en 1792, puis de 1814 à 1860. Dans les places frontières, il y avait presque toujours une Porte de France ouvrant sur le Royaume, en l’occurrence sur la route royale vers Toulon… À l'instar, de la porte de France, les portes de ville, avaient aussi un rôle politique avec un fronton aux armes du Roi. Après 1860, Antibes perd son statut de ville frontière, les remparts sont désaffectés. La mairie passe contrat en 1895 avec un consortium privé, Poggio & Pellepot, entrepreneurs chargés de démolir les remparts, et Macé architecte doit tracer les plans de la ville nouvelle.

Tout est démoli, sauf les remparts côté port et la Porte de France transformée en propriété privée. Comme la façade extérieure de la porte se trouve occultée par les immeubles de la future place de Gaulle, Pellepot fait placer un moulage du linteau sur la façade intérieure de la porte.

Le linteau d'origine est classé Monument Historique. On peut voir aussi le logement des bras du pont-levis dans le mur de la façade extérieure.